La chicha, avec ses arômes alléchants et ses séances conviviales, est souvent présentée comme une alternative moins dangereuse à la cigarette. Pourtant, la réalité est bien différente. La chicha, loin d’être innocente, présente des risques importants pour la santé, comparables voire supérieurs à ceux du tabac traditionnel.
Composantes et processus de combustion
La première différence majeure réside dans la composition du tabac utilisé. Le tabac à chicha est généralement plus humide et contient des additifs, comme du miel ou du sirop, pour favoriser la combustion lente et produire une fumée dense. Cette fumée, bien qu’elle puisse paraître moins irritante, n’en demeure pas moins riche en substances nocives.
Combustion lente et continue
La combustion lente et continue de la chicha libère progressivement des composés toxiques, tels que le monoxyde de carbone, le goudron et les particules fines. Une session de chicha, qui peut durer plusieurs heures, expose l’utilisateur à des quantités importantes de ces substances, comparables à celles inhalées lors de la consommation de plusieurs cigarettes.
Substances nocives dans la fumée
La fumée de chicha, comme celle de la cigarette, est un cocktail toxique qui contient un large éventail de substances nocives. Parmi les plus dangereuses, on retrouve :
- Monoxyde de carbone : Ce gaz incolore et inodore se lie à l’hémoglobine du sang, réduisant la capacité du sang à transporter l’oxygène vers les organes vitaux. L’inhalation de monoxyde de carbone peut entraîner des maux de tête, des étourdissements, des nausées et même la mort.
- Goudron : Ce composé visqueux et noirâtre contient des centaines de substances cancérigènes. Le goudron s’accumule dans les poumons, provoquant des irritations, des inflammations et des lésions.
- Particules fines : Ces particules microscopiques peuvent pénétrer profondément dans les poumons, provoquant des irritations, des inflammations et des lésions. Les particules fines peuvent également atteindre le cœur et le cerveau, augmentant le risque de maladies cardiovasculaires et de maladies neurodégénératives.
Absorption et impact sur l'organisme
Les substances nocives contenues dans la fumée de chicha sont absorbées par l’organisme via les voies respiratoires, mais aussi par les muqueuses buccales. L’impact de ces substances est multidimensionnel et affecte plusieurs systèmes du corps.
Système respiratoire
La fumée de chicha provoque des irritations, des inflammations et une obstruction des voies respiratoires. Elle favorise également le développement de maladies respiratoires chroniques comme la bronchite chronique, l’emphysème et le cancer du poumon.
Système cardiovasculaire
La fumée de chicha augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle, contribuant ainsi au développement de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
Système digestif
L’inhalation de fumée de chicha peut causer des nausées, des vomissements et des troubles digestifs. Les additifs utilisés dans la chicha, comme le miel, peuvent également perturber le système digestif.
Système immunitaire
La fumée de chicha affaiblit le système immunitaire, augmentant ainsi la sensibilité aux infections.
Equivalence en termes de nocivité : décryptage des études
Il est difficile d’établir une équivalence exacte entre la chicha et la cigarette en termes de nocivité, car plusieurs facteurs entrent en jeu, tels que la durée de la session, la profondeur des inhalations et la composition du tabac. Toutefois, des études scientifiques ont démontré que la chicha peut être tout aussi nocive que la cigarette, voire davantage.
Quantité de fumée inhalée
Une session de chicha peut durer plusieurs heures et produire une grande quantité de fumée, exposant l’utilisateur à une dose importante de substances nocives. Une session de chicha, selon les experts, peut être équivalente à la consommation de 100 cigarettes, voire plus.
Concentration des substances nocives
La concentration des substances nocives dans la fumée de chicha est comparable voire supérieure à celle de la fumée de cigarette. Des études ont montré que les taux de monoxyde de carbone, de goudron et de particules fines sont souvent plus élevés dans la fumée de chicha.
Impact des composants spécifiques
Le charbon utilisé pour la combustion de la chicha dégage du monoxyde de carbone et des métaux lourds, comme l’arsenic et le cadmium, qui sont extrêmement nocifs pour la santé. Les arômes utilisés pour aromatiser la chicha peuvent également contenir des substances cancérigènes, des allergènes et des irritants respiratoires.
Risques spécifiques liés à la chicha
La pratique de la chicha présente des risques spécifiques qui ne sont pas associés à la cigarette.
Infections
La chicha est souvent partagée entre plusieurs personnes, augmentant ainsi le risque de transmission de maladies infectieuses, telles que la tuberculose, l’hépatite B et C, et les infections respiratoires.
Charbon
Le charbon utilisé pour la combustion de la chicha dégage du monoxyde de carbone et des métaux lourds, qui sont nocifs pour la santé. La fumée du charbon est également responsable de l’émission de particules fines, qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons et causer des dommages importants.
Arômes
Les arômes utilisés pour la chicha peuvent contenir des substances cancérigènes, des allergènes et des irritants respiratoires. Certaines études ont montré que certains arômes populaires, comme la fraise et la menthe, peuvent être particulièrement nocifs pour les poumons.
Conclusion
La chicha n’est pas une alternative moins dangereuse à la cigarette. Au contraire, elle présente des risques importants pour la santé, comparables voire supérieurs à ceux du tabac traditionnel. La fumée de chicha contient des substances nocives qui affectent le système respiratoire, le système cardiovasculaire, le système digestif et le système immunitaire. De plus, la pratique de la chicha est associée à des risques spécifiques, tels que la transmission de maladies infectieuses et l’exposition aux métaux lourds provenant du charbon.